Par Clara Elmira
Dj international originaire de Martinique, Dj Killerz a multiplié les tatouages. Pour mieux dompter sa destinée ?
A quinze ans, à peine, le premier dragon. Animal totem, si proche de son tempérament… Son premier choix, sur la hanche. Puis, ça sera un loup, mystérieux, solitaire. Puis un deuxième, et un troisième. Ces créatures légendaires sont aujourd’hui au nombre de quatre sur la peau de DJ Killerz… Chef de meute, il s’identifie immanquablement à cet animal.
Un cercle maori pour retracer son enfance, un totem de protection, sur le poignet. Le crabe pour sa force, la croix pour sa foi. La tortue, protectrice. Dans les tribus maories, le chasseur porte un tatouage, affichant fièrement son rôle de père nourricier : un modèle.
La passion, des notes de musique entremêlées. Un mantra, le dragon à nouveau, en pleine énergie créatrice, sur des platines cette fois. Dj Killerz, la force tranquille. Un homme discret, au style exubérant, une personnalité complexe. Un personnage humble et déterminé.
Pour ce prodige au succès discret et pourtant fulgurant, cette ambivalence détermine son équilibre. Il a su déjouer les mauvais tours du destin et en faire une force qui le mènera loin. C’est cette réalité que révèle un tatouage placé sur sa jambe gauche, mêlant loup et dragon à des symboles tahitiens, reflet des deux facettes d’une personnalité unique. Le yin et le yang, agrémentés d’une balance au bas du dos de l’artiste, le confirment.
« Chaque tatouage représente une épreuve à laquelle je réf léchis, cela m’apaise, c’est un accomplissement, une sorte de thérapie. » Pour ce père de famille qui a à cœur la transmission de ses valeurs, ce sont aujourd’hui dix-huit tatouages, choisis comme exutoires, qui l’accompagnent. Et livrent chacun des enseignements de son existence. «C’est une vie entière, c’est important de la porter en permanence.» Son prochain tatouage ? Un souvenir d’enfance. Une madeleine de Proust qu’il partage désormais avec son fils de douze ans.