Clara Elmira
La Fédération française de volley-ball affiche une dynamique historique. Si elle a mis soixante ans à obtenir la première place sur le podium, ses médaillés d’or sont aujourd’hui au nombre de douze.
Après la crise sanitaire, la fédération s’est littéralement métamorphosée comptant désormais plus de 71 000 licenciés. Les Antilles n’échappent pas à cette accélération. En Guadeloupe, le nombre de licenciés a doublé en quatre ans. Une Guadeloupéenne, Amandha Sylves, porte fièrement les couleurs de l’équipe de France féminine.
Amandha ne s’intéresse au volley qu’à l’âge de dix ans, et pourtant, l’enfant prodige est déracinée de Saint-Martin pour intégrer le pôle espoir de Boulouris à seulement treize ans et demi. Bien que tout ait été fait pour l’accueillir dans les meilleures conditions, la jeune insulaire née en Guadeloupe aura du mal à s’adapter à sa nouvelle vie.
Soutenue par son coach et épaulée par sa mère qui croient en elle, Amandha estime cependant qu’elle n’a pas droit à l’erreur et s’accroche. « Ma mère a fait le sacrifice d’investir dans ma réussite, je ne pouvais pas tout laisser tomber. »
Un autre challenge éveille sa combativité. « Mes camarades ont vite été sélectionnées en équipe de France cadettes tandis que
mon manager considérait que je n’étais pas encore prête. »
Cette déception l’encouragera à aller plus loin. Si le cheminement a pu se montrer douloureux, le dénouement est positif. La centrale admet qu’il n’est pas toujours évident de maintenir le cap, mais elle se dit heureuse d’être arrivée si loin et d’évoluer aujourd’hui en Italie, « le pays du volley ».
Pour la jeune femme, le défi que lui impose son poste en équipe de France est quotidien. « Je veux continuer sur ma lancée, être une meilleure bloqueuse en tant que centrale. Plus que la technique, je veux apporter un bon état d’esprit. »
Deux rendez-vous cruciaux attendent l’équipe de France féminine de volley-ball cette année. La prestigieuse ligue des nations (VNL). « C’est historique », s’enthousiasme-t-elle. Puis, les Jeux olympiques. « C’est LE rendez-vous de l’année. L’équipe de France, restée sur une défaite lors de la Golden League l’été dernier, a une revanche à prendre », déclare la joueuse, qui reste magnanime. « Nous ne regrettons rien. Si nous avions su que notre parcours nous mènerait à disputer les VNL, nous revivrions la même saison sans hésiter. »
