Le zouk, musique intemporelle

Le zouk, musique intemporelle
© Mathieu Delmer

Le zouk continue d’influencer les artistes du monde entier et d’inspirer des tubes internationaux. Le responsable de l’antenne de NRJ Guadeloupe et Martinique, Patrick Paringaux, nous en dit plus.

OÙ EST NÉ LE ZOUK ET COMMENT A-T-IL ÉVOLUÉ ?

Le zouk, c’est comme la soca et le calypso à Trinidad, la batchata et le merengue en République dominicaine, le reggae et le dancehall en Jamaïque, la salsa à Porto Rico, le kompa en Haïti. C’est une musique des Antilles françaises, une création musicale spécifi que de la Guadeloupe et de la Martinique. Le groupe emblématique Kassav’ est le moteur de la musique zouk avec une couleur musicale très festive, très rythmée, qui s’est transformée avec le temps pour devenir plus love. C’est un style musical qui a marqué tous les territoires de la Caraïbe et a fait danser toute la planète. Kassav’ a fait des scènes aux quatre coins du globe, peu de groupes peuvent revendiquer une telle aura internationale. Le zouk a connu de nombreuses mutations. Il y a eu le zouk love, le zouk chiré. Parfois le tempo est plus lent, plus langoureux. Les zoukeurs dansent dessus en mode collé-serré. Un des groupes emblématiques de cette tendance zouk love était formé par Richard Birman et Alex Catherine, Real Limit.

OUTRE KASSAV’ ET REAL LIMIT, QUELS SONT LES ARTISTES ET LES GROUPES QUI L’ONT FAIT CONNAÎTRE DANS LE MONDE ?

Parmi les artistes et les groupes qui ont marqué le zouk, il y a Zouk Machine, Tanya Saint-Val – qui lui ont donné un nouveau groove, de la modernité –, mais aussi Gilles Floro, Jean-Michel Rotin, Kwak, Edith Lefel, Expérience 7. Dans les années 2000, des artistes comme Thierry Cham, Meddy Custos, Jane Fostin et Perle Lama ont produit un zouk plus love. Ce fut d’ailleurs un temps particulier pour le zouk, puisque des médias nationaux, comme NRJ France, ont joué certains artistes zouk à pleine puissance. Aujourd’hui, deux chanteuses portent très haut les couleurs du zouk : Fanny J et Nesly.

ON ENTEND SOUVENT DIRE QUE LE ZOUK EST MORT. QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Le zouk n’est pas mort, il évolue, se transforme. Il vit sous d’autres formes. Son ADN a été créé par Kassav’. Il se transmet de génération en génération et explore d’autres univers. Il a été intégré, assimilé par des artistes mainstream comme, par exemple, Aya Nakamura. Ils ont repris les codes du zouk, son rythme, sa musicalité, dans une sphère plus groove et ça cartonne. On vit une époque où, avec le streaming, on peut écouter du zouk partout dans le monde. C’est ce qui lui permet de connaître une métamorphose permanente.

COMMENT LA MUSIQUE CARIBÉENNE ET LE ZOUK EN PARTICULIER ONT-ILS CONTRIBUÉ À L’ÉMERGENCE DE NOUVEAUX STYLES MUSICAUX ?

La musique caribéenne a traversé les océans et a touché particulièrement le continent africain. Ils ont repris ses codes, les ont mélangés avec ceux de la musique africaine pour créer de nouveaux styles musicaux, comme l’afrobeat. Quand on le dissèque, on peut y retrouver des rythmes de Kassav’, du reggae, du dancehall, toute la musicalité des Caraïbes. On peut percevoir cette connexion fusionnelle entre les Antilles et l’Afrique. Et c’est valable dans les deux sens.

L’AFROBEAT, C’EST LA MUSIQUE PHARE DU MOMENT ?

Actuellement, c’est le courant le plus puissant au niveau mondial. Même des artistes américains comme Chris Brown et Beyoncé font de l’afrobeat et invitent sur leurs morceaux des artistes du continent africain. Burna Boy, Omah Lay, Ayra Starr, Rema, Tyla, Asake sont des fi gures émergentes de l’afrobeat et désormais des acteurs incontournables du business mondial de la musique. Les plus grandes maisons de disque se sont installées dans les capitales de l’Afrique, c’est un signe qui ne trompe pas sur l’importance du marché. L’aura de la musique africaine est désormais internationale. Sur notre antenne NRJ, en Guadeloupe et en Martinique, cela représente aujourd’hui 20 % de la musique diff usée. Il y a encore cinq ans, on n’en passait pas ou très peu.

PENSEZ-VOUS QUE LE ZOUK A ENCORE DE BEAUX JOURS DEVANT LUI ?

Ce qui ne fait aucun doute, c’est que notre jeunesse de Guadeloupe et de Martinique saura, à travers son héritage musical, sa culture, son ouverture vers le monde et à travers des inspirations venues d’ailleurs, donner à son tour une nouvelle énergie au zouk. 

Le zouk, musique intemporelle
© Jean-Bernard Valcy

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