Par John Writter
Photos de Peter Camera
Chopard est la première maison d’horlogerie-joaillerie à s’être profondément engagée dans la responsabilité sociétale. Cette démarche, intitulée Voyage vers un luxe durable, la conduit aujourd’hui à concevoir 100 % de ses créations en or éthique.
Et l’épopée est loin d’être terminée !
Le développement durable est une valeur fondamentale chez Chopard, revendiquée haut et fort par la famille Scheufele qui préside aux destinées de l’enseigne depuis soixante ans. « La responsabilité et l’éthique ont toujours été partie intégrante de notre philosophie familiale », affirme Caroline Scheufele, co-présidente et directrice artistique. Innovante et toujours en quête de perfection, l’entreprise genevoise a su très tôt développer une production verticalement intégrée et investir dans la maîtrise en interne de tous les métiers nécessaires à sa production, de la création de sa propre fonderie d’or en 1978 – fait unique dans le monde de la haute joaillerie – jusqu’aux compétences d’artisans joailliers et horlogers de haut niveau. Chopard peut ainsi garantir le contrôle de tout son processus de fabrication jusqu’au produit fini. Mais la maison a voulu aller plus loin en se penchant sur la source et la traçabilité de ses matériaux. Elle a donc poursuivi son engagement en faveur du développement durable en devenant membre certifié du Responsible Jewellery Council en 2012 et en lançant, l’année suivante, son célèbre Voyage vers le luxe durable. Ce programme ambitieux œuvre en faveur d’un approvisionnement auprès de fournisseurs justifiant de pratiques responsables, éthiques et sociales mais aussi d’une aide aux travailleurs de la chaîne logistique, trop souvent négligés.
Respect des hommes et de l’environnement
Depuis plus de dix ans, le « Voyage » est jalonné de premières mondiales. Chopard a noué une relation philanthropique avec l’Alliance for Responsible Mining (ARM), ONG sud-américaine influente du secteur minier, devenant la première entreprise d’horlogerie-joaillerie à soutenir les communautés minières d’or. Elle leur permet d’obtenir la certification Fairmined* mais aussi d’accéder à la formation et au bien-être social au sein d’un environnement préservé. À ce jour, deux mines d’Amérique latine (en Colombie et en Bolivie) ont obtenu la certification Fairmined grâce au soutien direct de Chopard. « Nous tenons absolument à reconnaître et à soutenir les artisans qui extraient l’or que nous utilisons. Notre objectif est de veiller à ce que chaque élément de nos montres et bijoux évoque esthétisme et authenticité », insiste Caroline Scheufele.
L’enseigne a poursuivi sur sa lancée en verdissant peu à peu l’ensemble de ses créations. Citons l’incroyable Green Carpet Collection en haute joaillerie, qui utilise des matériaux précieux certifiés d’origine durable et traçable ; la collection Palme verte, première ligne joaillière fine en or Fairmined ; les premières montres en or Fairmined au sein de la collection horlogère L.U.C. Sans oublier la mythique Palme d’or, fabriquée à partir d’or Fairmined depuis 2014.
En 2017, la collection Garden of Kalahari, créée à partir d’or certifié Fairmined et d’un sublime diamant à la couleur et à la pureté parfaites, Queen of Kalahari, extrait de façon responsable dans la mine de Karowe (Botswana), constitue une étape phare du « Voyage ». L’actrice sud-africaine Charlize Theron la portera d’ailleurs sur les tapis rouges des Oscars et du Festival de Cannes, cette même année. Depuis 2018, Chopard utilise 100 % d’or d’origine responsable dans ses créations de bijoux et de montres. « C’est un engagement audacieux, mais c’est celui que nous nous devons de poursuivre si nous voulons créer une différence dans la vie des personnes qui rendent notre industrie possible », témoigne Karl-Friedrich Scheufele, co-président de la maison.
Après l’or et les gemmes éthiques, l’acier recyclé
Le « Voyage » de Chopard ne connaît pas de limite. Depuis 2023, la marque généralise l’emploi d’acier recyclé dans ses créations horlogères. Elle utilise le Lucent Steel™ pour la production de toutes ses montres en acier, boîtiers et bracelets inclus. « Les défis liés à l’approvisionnement en acier sont très différents de ceux que nous avons rencontrés pour l’or. (…) Si l’or nous a amenés à nous concentrer sur les conditions de travail de mineurs artisanaux, l’acier nous a permis de nous attaquer à l’impact de nos produits en termes d’empreinte carbone », souligne Caroline Scheufele. Le Lucent Steel™ de Chopard est fabriqué avec un taux de recyclage d’au moins 80 %. Il est issu de déchets industriels de haute qualité provenant de fabricants de montres suisses, ainsi que d’acier de haute qualité utilisé dans le domaine médical, l’aérospatiale ou l’automobile. L’ambition de la maison est d’atteindre au moins 90% pour la part d’acier recyclé dans la composition de son Lucent Steel™ d’ici à 2025.
Dans le prolongement de cet engagement, Chopard devient la première manufacture horlogère à rejoindre l’initiative Climate Group’s SteelZero, qui s’efforce d’accélérer la transition vers un acier net zéro dans l’industrie. « Nous nous approchons d’un idéal : celui d’assurer une production de montres et de bijoux entièrement responsables », se réjouit Karl-Friedrich Scheufele.
* Fairmined est une certification qui garantit un or extrait de mines artisanales, à petite échelle, dans des conditions équitables, transformé sur une chaîne de valeurs éthique et traçable jusqu’au bijou fini. C’est le plus exigeant des labels pour l’or à ce jour.