Serge abessolo un lien fort entre l’afrique et les antilles

Serge Abesolo
© D.R.

L’acteur gabonais Serge Abessolo est attendu prochainement en Martinique en vue d’établir un pont culturel avec l’Afrique. Rencontre. 

Votre visite est annoncée en Martinique
en vue de créer un pont culturel avec l’Afrique. Pouvez-vous nous en dire plus ?

– L’objectif, c’est de consolider les liens culturels entre la Martinique et l’Afrique en général et le Gabon en particulier. On s’est rendu compte, depuis plusieurs années maintenant, que beaucoup d’Antillais, de Martiniquais, sont à la recherche de leurs racines. Et ces différentes recherches trouvent des réponses, entre autres, dans l’art et la culture. En tant que promoteur d’événements culturels j’ai reçu, au Gabon, des chanteurs venus des Antilles (Jacky Rapon, Jean-Luc Rosier, Leila Chicot, Harry Diboula, Eric Virgal…) Et quand j’étais animateur radio, je passais régulièrement des musiques des Antilles qui avaient du succès sur le continent. Je suis tombé sous le charme des chansons de Lola Martin, d’Ibo Simon… Ce lien fort entre l’Afrique et les Antilles existe depuis longtemps et doit continuer via ce genre d’événement. 

Vous êtes l’ambassadeur de ce pont culturel, pouvez-vous nous parler de vous ? Où avez-vous grandi ? Dans quel milieu ?


– Je viens d’une famille modeste. Mon père était officier dans l’armée gabonaise et ma mère était institutrice. J’étais très jeune quand elle est partie aux Etats-Unis. Mon père vivait dans des camps militaires. Du coup, j’ai vécu chez mon arrière-grand-mère, Hélène. Puis, chez Alice, ma grand-mère. Et enfin, chez mon grand-père Barthélémy. J’ai grandi dans un quartier qui s’appelle Akébé Ville, à Libreville, avec les trois épouses de mon grand-père et une quinzaine d’enfants. Nous avions de quoi manger et un toit pour dormir. 

D’abord animateur radio et reporter-photographe, vous devenez humoriste. Comment vous êtes-vous retrouvé sur le devant de la scène ?

– Vraiment par hasard. J’aimais bien raconter des blagues. Je tiens ça de ma mère. En 1993, une connaissance organisait un concert avec le chanteur congolais Koffi Olomidé, à Libreville. Il m’a demandé si je pouvais monter sur scène et raconter mes blagues en attendant l’arrivée de l’artiste. Je n’étais pas venu pour ça, je couvrais l’événement en qualité de reporter-photographe. Il m’a annoncé au public et je suis monté sur scène. C’est comme ça que j’ai commencé à raconter des histoires. Ça plaisait aux gens. Je me suis rendu compte que c’est un vrai métier et qu’on pouvait bien gagner sa vie. En 1994, j’ai commencé à me consacrer aux one- man-show sous le nom de Serge Abess. 

Votre première apparition au cinéma, c’était en 1998, dans le film Orega, de Marcel Sandja. Comment l’humoriste est-il devenu acteur ?

– J’ai été repéré parce que j’excellais dans l’imitation. C’est ce que recherchait le premier réalisateur qui est venu vers moi. Il avait besoin d’un personnage pour imiter un type d’une région particulière avec un accent particulier. Mon jeu a plu à d’autres réalisateurs qui, au fur et à mesure, m’ont proposé d’autres rôles. C’est comme ça que je suis devenu acteur. 

Quels sont les films qui ont lancé votre carrière ?

– Même si j’en avais déjà fait deux (Orega et Dole), c’est le film Les couilles de l’éléphant qui a lancé ma carrière sur le grand écran. La première version de la série ivoirienne Ma famille m’a fait connaître à l’international. Et quelques années plus tard, j’ai joué dans Le mec idéal, un long métrage d’Owell Brown qui a été plébiscité sur tout le continent africain. Il a d’ailleurs obtenu l’Etalon de bronze au Fespaco en 2011. 

On parle de vous comme d’une icône en Afrique. Quel regard portez-vous sur votre carrière d’acteur ?

– Pour mon premier rôle, je n’avais aucune base de jeu. J’ai commencé à être dirigé sur Les couilles de l’éléphant et Dole. Il n’y a pas longtemps, je suis retourné à l’école, au cours Florent, pour apprendre d’autres méthodes de jeu. Ma carrière n’a pas fini d’évoluer. Elle n’a pas de point final, mais trois points de suspension… 

En tant que directeur de l’Institut gabonais
de l’image et du son, que diriez-vous aux jeunes
qui veulent se lancer dans les métiers du cinéma
ou de l’audiovisuel ?

– Je leur dirais qu’ils ont le droit de vivre leur passion, qu’il ne faut pas se décourager, que ce sont des métiers au même titre que médecin ou architecte. Il est important de vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie. Je les incite vraiment à se lancer. Il y a une industrie du cinéma qui se construit en Afrique francophone et on va avoir besoin d’une main d’œuvre formée.

Serge Abessolo
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