Le bois de rose l’autre trésor de guyane

Bois de rose de Guyane

Longtemps surexploité, le bois de rose est aujourd’hui une espèce botanique menacée et protégée. En Guyane, une famille de passionnés cultive depuis une vingtaine d’années une plantation. 

Le bois de rose est un arbre endémique du nord de l’Amazonie, très présent en Guyane. On le cultive non pas pour son bois, mais pour l’huile essentielle qui en est extraite. Son parfum délicat, à la fois fleuri et boisé, rappelle celui de la rose, avec de légères notes d’agrumes. Cette essence est très utilisée en parfumerie, ainsi qu’en aromathérapie, en synergie avec un complexe d’huiles essentielles, pour ses vertus curatives.

 En Guyane, le bois de rose a été exploité à outrance dès la fin du XIXe siècle jusque dans les années 70, époque à laquelle la dernière distillerie, à Régina, a fermé. L’huile était direc- tement expédiée dans la région de Grasse, temple de la par- fumerie de luxe française. Les abattages et dessouchages ont peu à peu mené à la raréfaction d’une espèce jusqu’alors cou- rante et considérée comme l’une des principales ressources économiques de la Guyane aux côtés de l’or et de la gomme de Balata. « Au début du XXe siècle, on trouvait des distilleries partout, même sur le littoral. La ruée vers le bois de rose a conduit les exploitants à s’enfoncer de plus en plus loin dans la forêt. On peut encore trouver des vestiges de distilleries au hasard des prome- nades », explique Claire Couturier qui dirige avec son conjoint Luc Champault la seule plantation de bois de rose en âge d’être exploitée en Guyane la seule plantation de bois de rose en âge d’être exploitée en Guyane. 

Luc Champault et le bois de Rose de Guyane

UNE HISTOIRE DE FAMILLE

C’est le père de Claire, Christophe Couturier, employé au Cirad, qui, avec deux amis, a repris une ancienne plantation en 1998. Le développement du projet n’a pas été sans difficul- tés. En effet, depuis les années 90, le bois de rose est classé par la Convention de Washington sur la liste des espèces en dan- ger d’extinction et son commerce est strictement réglementé. En France, l’arrêté du 9 avril 2001 interdit la destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage, la cueillette ou l’enlèvement, le colportage, l’utilisation, la vente ou l’achat de bois de rose sauf pour les parcelles déjà cultivées. 

« Il a fallu demander de multiples autorisations à la préfecture pour que l’exploitation puisse démarrer, se souvient Claire. Mon père et ses amis ont alors commencé des plantations à Sinnamary et Saint-Laurent du Maroni. » Aujourd’hui, l’ensemble des par- celles s’étend sur une douzaine d’hectares. Claire et Luc ont pris la suite de Christophe Couturier en 2020. Ils sont seuls à s’occuper de l’entretien des arbres, du ramassage des graines (pendant la saison sèche), des plantations et de la distillerie. Ils gèrent tout, avec passion et… patience. « L’arbre commence à donner des graines à partir de douze, treize ans seulement et il faut attendre vingt ans minimum pour qu’il puisse donner une huile essentielle de qualité optimale. » 

Claire Couturier et le bois de rose de Guyane

PÉRENNISER LA PRODUCTION GUYANAISE

Le bois de rose nécessite beaucoup d’entretien, notamment dans ses premières années, mais il a l’avantage de ne pas être attaqué par les champignons et les insectes grignoteurs comme les fourmis manioc. Les aléas du climat, avec des saisons des pluies irrégulières, peuvent parfois perturber la pousse. Cela ne décourage pas le jeune couple qui n’hésite pas à multiplier les tests et expériences. 

« Grâce au travail de mon père, nous avons aujourd’hui une plantation avec de bons semenciers qui nous a permis de planter 1500 bois de rose en deux ans. » Leur objectif est de créer une plantation pérenne qui pourrait être la source d’une nouvelle filière sur le territoire. ■ 

Les vertus de l’huile essentielle Si les Indiens d’Amazonie s’en servaient pour soigner plaies et blessures, l’huile essentielle de bois de rose, très riche en linalol, est surtout utilisée aujourd’hui pour ses nombreuses vertus cutanées mais également comme un antistress naturel grâce à son doux parfum. 

Huile essentielle bois de rose du Guyane

En chiffres 100 kilos de bois permettent d’obtenir 1 kilo d’huile essentielle. La distillerie devrait fournir 120 kilos d’huile essentielle cette année. Produite par hydrodistillation (sans solvant), l’essence jouit d’une qualité 100 % naturelle et pure. De l’hydrolat, une eau aromatique obtenue après distillation du bois de rose, est également produite. 

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