Propos recueillis par Raphaëlle Mackenzie.
Sous les doigts habiles de Kevin O’Brian, la mode devient
une œuvre d’art en mouvement. Créateur de mode martiniquais, il fusionne la couleur et la créativité pour façonner des vêtements qui célèbrent l’âme vibrante de la Caraïbe. Chaque vêtement est une toile où s’exprime la joie, la vitalité et l’audace qui caractérisent la vie caribéenne.
Vous ouvrez une boutique en Martinique. Quels sont vos objectifs ?
Kob Boutique est une structure pour commercialiser ma ligne de prêt-à-porter. La première boutique a été créée il y a trois ans en Guadeloupe et, tout naturellement, je devais proposer à ma clientèle martiniquaise ce concept. C’est un moyen de bien différencier ce que je propose comme service, entre la couture, le sur-mesure et le prêt-à-porter. Ce sont des structures qui embauchent et contribuent à l’économie des territoires que je choisis.
Comment incorporez-vous la culture caribéenne dans vos collections ?
Je suis un Antillais, un Caribéen, un enfant du soleil. Je m’inspire donc de mon quotidien, et je valorise nos potentiels. Il n’y a à proprement parler aucune démarche philosophique dans mon processus de création pour le prêt-à-porter. Ce qui compte pour moi c’est l’allure et la qualité de ce que je propose aux femmes. J’attache une grande importance au service c’est le fil rouge de nos boutiques.
Y-a-t-il une mode caribéenne ? Si oui, comment cherchez-vous à la promouvoir et à créer une visibilité pour ses créateurs ?
Évidement qu’il existe une mode caribéenne riche de multiples cultures. Il y a quelques années, j’ai fait le choix de revenir aux Antilles avec la ferme conviction qu’il vaut mieux être « grand chez soi, que petit chez les autres … » C’est une erreur de croire que l’herbe est plus verte ailleurs. Quant à promouvoir la visibilité des créateurs de la région, je ne me positionne pas en leader de troupe. C’est du travail et des sacrifices. Je poursuis ma route, ma mission de vie. J’ai fait des choix et je les assume.
Votre boutique va-t-elle proposer des événements spécia
J’ai une équipe très impliquée qui travaille sur de nouveaux projets commerciaux et artistiques. Il y a la mise en ligne du site marchand pour le prêt-à-porter par exemple ou le lancement de la ligne homme Koboy. Et puis nous préparons des événements pour célébrer mes trente ans de créations.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes talents caribéens qui souhaitent se lancer dans l'industrie de la mode ?
Je leur dirais d’avoir l’humilité d’apprendre le métier en se formant pour maîtriser les bases très complexes et surtout de faire des stages pour développer leur technique. Le nombre de like ou de followers n’est pas important dans la vie réelle. Ce qui compte c’est de « savoir faire ». Dessiner oui, imaginer très certainement, mais aussi être capable de se mettre à la machine, à la coupe, au repassage…
JOHO aime Raphaëlle Mackenzie qui a accepté d’offrir à nos lecteurs un aperçu de son amour indéfectible pour la mode !
