
Le 9 mai Daniel Dabriou nous invitait à son vernissage à ciel ouvert, « Mémoire » à l’aeroport Maryse Condé. L’occasion pour nous de rencontrer l’association Kultur’tour et de recroiser Daniel Dabriou qui a œuvré et photographié pour nous ( JOHO#21)
L’association Agence Kultur’Tour propose un concept artistique innovant et unique : une galerie d’art à ciel ouvert dans un aéroport. L’art s’invite sur les piliers de béton de l’avant-corps de l’aéroport international Guadeloupe Maryse Condé, interface des Îles de Guadeloupe avec le monde.
Des artistes – plasticiens, photographes ou grapheurs de Guadeloupe et d’ailleurs – exposent en fonction d’une thématique ou dans le cadre d’une carte blanche.
Un minimum de trois sessions sont organisées par an avec, à l’issue, un catalogue annuel ou biannuel qui témoigne de la fécondité des arts visuels de la Guadeloupe et de la Caraïbe.
Promouvoir la création contemporaine tout en valorisant le patrimoine bâti : tel est l’objectif citoyen des MURs Galeries qui ne peut être atteint que grâce au soutien de partenaires publics et privés qui acceptent de nous accorder leur confiance.
Mémoire, entre déconstruction et construction
« En ce mois des mémoires, cette série est née d’une nécessité : celle de penser la mémoire guadeloupéenne en dehors des récits dominants. Dans une société postcoloniale comme la nôtre, la mémoire n’est pas un socle stable. Elle est fragmentée, tendue entre oublis imposés et transmissions muettes, entre silences collectifs et archives partielles.
Dans cette exposition, j’interroge la fabrique de la mémoire guadeloupéenne à travers une série de portraits.
Des extraits d’archives de l’esclavage, des reproductions de gravures anciennes, des textes partiels et des livres détournés viennent hanter ces images, comme autant de traces du passé qu’il nous faut déconstruire pour mieux nous construire.
Ces photographies ne cherchent pas à raconter une vérité unique. Elles ouvrent un espace. Celui d’un dialogue. D’un tissage. D’une construction possible, par et pour nous.
Cette exposition est une invitation à questionner les récits, à penser la mémoire comme un processus vivant – c’est un ensemble de fils tendus ou à tendre entre passé, présent et avenir. »
Daniel Dabriou

