Propos recueillis par Éléonore Théodose

Votre expertise est à la croisée de plusieurs domaines. Comment allie-t-on art et business ?

Le business de l’art et l’art du business sont deux sujets qui me passionnent. Ma carrière s’est construite progressivement. Tout d’abord j’ai exercé en agence de publicité tournée vers le digital où j’ai accompagné des artistes dans la promotion de leur marque en ligne Puis j’ai fondé une agence de talents et plus récemment une marketplace. Mon activité actuelle consiste à mettre en valeur les productions des artistes de la Caraïbe dans le monde entier à travers le marketing digital. Dans ce cadre je suis amenée à élaborer des systèmes, des process ou des coopérations facilitant leur travail. Une entreprise peut optimiser ses revenus ou son chiffre d’affaires tout en rémunérant l’artiste. L’objectif est que celui-ci puisse librement s’exprimer et que l’entreprise gagne en notoriété ou en ventes de produits/services.

Un panel de fonctions variées, des compétences techniques et créatives complémentaires, votre quotidien professionnel doit être le reflet de votre métier : hétéroclite ?

Mes journées ne se ressemblent pas ! Je peux passer du temps à sourcer et scanner des portfolios d’artistes, écrire des propositions commerciales de collaboration artistique, organiser des installations pour une location d’œuvre d’art, créer du contenu pour du marketing, faire une mise à jour du site e-commerce, m’entretenir avec des prestataires ou encore revoir et optimiser mes plans d’action. Ça varie beaucoup et c’est ce qui me plaît.

Quels atouts ont selon vous les territoires d’outre-mer ? Quel regard portez-vous sur les potentiels à développer ?

Je pense que l’on a beaucoup à offrir. Notre histoire est tellement riche, elle traverse les frontières, elle résonne avec d’autres courants artistiques à l’international. L’enjeu réside dans le rassemblement des forces vives créatives : nous avons tout intérêt à collaborer pour que notre influence grandisse et évolue à plus grande échelle.

Depuis que vous avez choisi l’entreprenariat quels projets significatifs avez-vous initiés ?

L’entreprenariat s’est révélé comme la seule option pour être indépendante et mobile géographiquement. Cela me permet à présent de choisir mes clients, de maîtriser mes revenus tout en diversifiant mes compétences. Mon épanouissement professionnel découle aussi de la réalisation de projets qui me tiennent à cœur. Je suis fière de mon premier événement de live art et live music à Londres, Step in Martinique, où nous avons réussi à créer une expérience immersive, intimiste et qualitative dans la culture antillaise à travers l’art et la musique au cœur du quartier créatif de Londres à Shoreditch. Autre exemple plus récent, le lancement de la plateforme SaintArt700, qui permet de démocratiser le savoir-faire caribéen, tout en le valorisant à l’international. Cette marketplace innovante ouvre de nouvelles portes pour les amateurs du monde entier : nous proposons non seulement la vente d’œuvres, mais aussi des options de leasing, rendant ce domaine accessible à un public plus large.

Dans un monde ou les sphères politiques, culturelles et sociales sont en constante évolution, comment envisagez-vous l’avenir pour votre métier ?

Nous sommes dans un monde qui mute rapidement, les avis sont de plus en plus divergents, la technologie progresse à grande vitesse, ce qui impacte les comportements de consommation. Je pense qu’il faut rester à l’écoute et flexible afin de s’adapter aux tendances et changements du marché. Par contre un fait demeure : l’art est un langage universel dont on ne peut se passer. Quoi que l’on initie pour l’avenir, osons ! Ces enjeux ne doivent pas altérer la confiance en nous-mêmes. Mon leitmotiv : think big !

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