Fin février et début mars, la Corsair Foot Academy a organisé deux stages de perfectionnement de football à destination des jeunes à Abidjan (Côte d’Ivoire) et dans deux villes béninoises ; Abomey Calavi et Adjohoun.

Des centaines de jeunes rêvent d’un destin à l’international.

Le soleil s’est levé il y a à peine une heure ; et déjà une chaleur étouffante s’écrase sur la pelouse du terrain de football du lycée classique d’Abidjan, établissement scolaire très réputé de la commune de Cocody.

A Abidjan et plus largement en Côte d’Ivoire, le culte du ballon rond est bien ancré. Les trois victoires des Éléphants, l’équipe nationale du pays à la CAN (la Coupe d’Afrique des Nations) et le rayonnement de joueurs internationaux comme Didier Drogba et Yaya Touré ; pour ne citer qu’eux, sont un terreau fertile pour cette passion dévolue au football.

Dans la capitale ivoirienne, on voue un profond respect aux gloires du passé et celle du présent.

Une révérence qui s’observe sur la pelouse du lycée classique.

Vêtus de chasubles rouge, jaune et orange, plus de deux cent jeunes âgés de 12 à 15 ans, écoutent religieusement les consignes. « Faites un maximum de touches en un minimum de temps ; vous vous affrontez par petits groupes lors de mini-matchs ». Leur regard ne lâche pas des yeux ceux du coach Oscar Gbélia, encadrant de l’équipe nationale ivoirienne pour les U15.

Le moindre conseil, la moindre intonation compte. Ils savent que leur chance est là, suspendue dans l’air moite, et qu’il leur faudra la saisir en quelques minutes seulement.

Trois fois cinq minutes. C’est le temps imparti pour convaincre et décrocher le stage de perfectionnement. Sous l’oeil attentif des encadrants mobilisés par la Ivoire Sports Promotion, un des partenaires régionaux de la Corsair Foot Academy, les équipes s’affrontent.

Le ballon fuse, les appuis sont précis, les gestes s’affinent. Les respirations se font courtes, mais personne ne ralentit. Car ici, il ne s’agit pas seulement de gagner un match : il s’agit de décrocher une place dans un avenir où le football pourrait être autre chose qu’un simple passetemps.

Des dénicheurs de talents

Derrière ce projet, il y a des hommes et des femmes engagés. Depuis plus de six mois, Rony Béral, directeur de la Corsair Foot Academy, et ses équipes de l’association BeCom préparent et mettent la touche finale à ses deux stages de perfectionnement organisés successivement à Abidjan et au Bénin.

Sur place, l’équipe de la Corsair Foot Academy veille à ce que tout fonctionne comme prévu : rencontre avec la presse locale, accueil des anciens joueurs internationaux, distribution des tshirts et des bouteilles d’eau aux enfants et au staff, la logistique. « On n’a pas le droit à l’erreur.

Ce qu’on offre à ces jeunes, c’est plus qu’un stage, c’est une possibilité. En amont et le jour j, tout doit fonctionner sans accrocs »

Depuis la création de ce projet, les équipes de la Corsair Foot academy ont su fédérer autour de ce programme des jeunes mais aussi de nombreux anciens footballeurs internationaux qui font le déplacement depuis l’hexagone pour ces stages de perfectionnement. Parmi les soutiens de renom de la première heure, on retrouve Sydney Govou, ancien ailier de l’Olympique lyonnais ou encore Steve Savidan, préparateur mental qui compte à son actif une sélection chez les Bleus.

Autrefois sur la pelouse, ils endossent, le temps de la durée du stage, avec enthousiasme, tour à tour les rôles de conseillers et de dénicheurs de talents.

Autour du terrain, Loïc Rémy ; l’ancien joueur de L’Olympique lyonnais et de Chelsea, Bonaventure Kalou (ex -PSG) et Cyrille Domoraud observent le jeu de ces jeunes et prennent des notes pour la sélection finale.

La philosophie du programme de la Corsair Foot Academy est claire : transmettre les valeurs du sport, détecter, accompagner et former. Sur les 350 jeunes inscrits cette année à Abidjan et la centaine au Bénin, 50 ont été retenus dans chacun des deux pays. Dix d’entre eux auront la chance d’intégrer un stage avancé, où les encadrants peaufinent leur jeu et leur mental.

Des sacrifices et des rêves

Parmi eux, il y a Alphonse Ange Désiré Guibé, 15 ans. Il a parcouru 360 kilomètres, l’année dernière, pour participer à la Corsair Foot Academy. Il a dormi dans une chambre d’hôtel modeste, financée par ses économies et celles de sa famille. « Je ne pouvais pas rater ça ».

De retour à Abidjan pour cette deuxième édition, émus par sa persévérance et sa détermination, Rony Béral, directeur de la Corsair Foot Academy, et ses équipes l’ont récompensé pour son engagement et ses sacrifices. Ils lui ont remis un chèque de 320 000 francs CFA (500 euros) pour l’aider à poursuivre ses études. Que ce soit en Côte d’Ivoire ou au Bénin ; le football va de pair avec l’éducation pour la direction de la Corsair Foot Academy. « Cette somme, c’est incroyable… Ça va vraiment m’aider. Je vais continuer à jouer au football, la tête plus légère », dit-il, l’émotion suspendue à ses lèvres, lors de la remise du chèque.

Sur la pelouse et autour du terrain, la discipline est de mise. « En Côte d’Ivoire comme au Bénin, les jeunes sont d’une rigueur impressionnante », note Patrice Kancel, membre de la Corsair Foot Academy. « Ils arrivent déjà en tenue, à l’heure, prêts à jouer. » Une rigueur qui impressionne les organisateurs et nourrit l’espoir de voir l’un d’entre eux percer dans le futur.

« J’ai vu de futurs talents, beaucoup de potentiel ; j’ai été agréablement surpris du niveau ; malgré la chaleur et la lourdeur de l’air, les jeunes sont hargneux et enthousiastes, ça se voit qu’ils donnent tout pour se démarquer », confie l’ancien joueur de L’Olympique Lyonnais, Loïc Rémy.