LES GAMAL – Une success story sur la scène hip-hop internationale

Les Gamal, chorégraphes et danseurs professionnels guadeloupéens, se sont fait un nom dans le milieu du hip-hop.
Les jumeaux Loïck et Emerick Gene reviennent sur leurs débuts et les grandes étapes de leur carrière internationale.

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© Christophe Lechner

Des fans de bijoux

Les jumeaux ne sortent jamais sans bijoux. Les préférés d’Emerick, ce sont les boucles d’oreilles. « Esthétiquement parlant, ça affine mon style. » Il aime bien les bagues aussi. Comme son frère Loïck, il les préfère en or. « Ça va bien avec mon teint de peau et puis l’or est lié à notre culture. »
Loïck, lui, est plus porté vers les chaînes et les bracelets.

Leurs premiers pas de danse, les Gamal les ont faits en Guadeloupe, où ils ont grandi. « Depuis tout-petits, on a cette âme de danseurs. » À 15 ans, ils s’inscrivent à la School Danse, aux Abymes, où ils prennent des cours de break dance et de LA Style. À l’époque, expliquent-ils, « le hip-hop, c’était le truc à la mode à Washington », le quartier de Pointe-à-Pitre où ils ont vécu jusqu’à leurs 14 ans. Leurs débuts sont laborieux. « On était nuls, au point de vouloir arrêter. » Mais leur père les en dissuade.

« Après on a fait deux ans de modern jazz, à l’école Aïda, à Basse-Terre. Et on est entrés dans un groupe de hip-hop, Rainbow Génération, avec lequel on a participé au Fun Tour. »
Les jumeaux s’inscrivent à leur première compétition, Dance Talent 2012. « C’est là qu’on a trouvé notre nom : les Gamal, étymologie du mot jumeau en hébreu. Écrit sans s à la fin parce qu’on ne fait qu’un. G pour Guadeloupe et Gene. Et Gamal comme timal. » Cette compétition, ils l’ont gagnée et ont enchaîné les victoires : concours régional, concours inter-Caraïbe, concours national…

Le bac en poche, ils décident d’aller en Métropole. « On savait que pour progresser, il fallait partir. » Rapidement, ils arrêtent leurs études. « On s’est mis à fond dans la danse. »
Ils ont 19 ans et veulent vivre leur passion. Ils s’inscrivent à tous les concours chorégraphiques possibles et à l’émission La France a un incroyable talent en 2014. Et c’est la douche froide. « On s’est fait recaler partout… On a eu une grosse remise en question, même si on n’a jamais envisagé d’abandonner la danse. »

UN MONDE DE CONCOURS
Les jumeaux décident alors de s’inscrire à la Tony Maskot School (première école de formation professionnelle de danse hip-hop), à Paris. « On a suivi des cours pendant deux ans (2015-2016), trois jours par semaine. Le reste du temps, on s’entraînait. »
Avec leur nouvelle chorégraphie, Flux sanguins, ils enchaînent les succès à tous les concours de danse auxquels ils participent en France. « Entre 2015 et 2018, on a tout gagné, on a toujours été premiers ! »
En 2018, ils participent à leur première compétition internationale, World of Dance Championship Paris et se qualifient pour la grande finale à Los Angeles où ils remportent la troisième place et le prix du meilleur thème dans leur catégorie. « On était les premiers Français à monter sur le podium de cette compétition. »
En 2020, le duo se lance un nouveau défi : se qualifier à Juste Debout, la plus grande rencontre (battle) internationale de danse hip-hop. Ils sont sélectionnés mais la grande finale n’a finalement pas lieu à cause du Covid. En attendant des jours meilleurs, Loïck et Emerick créent un spectacle de danse Flux sanguins – le pouvoir de la fraternité –. La crise Covid passée, ils reprennent le chemin des concours, puis partent à New York, où ils rencontrent, entre autres, le chanteur Davido. « On a dansé dans l’un de ses clips. » De retour à Paris, ils participent à la Fashion Week 2023. Puis on les retrouve à la Seine Musicale, aux côtés du chanteur Usher, lors de sa tournée européenne.

Cette année, ils sont retournés à New York et à Los Angeles pour donner des cours. Puis, ils sont partis en Suède pour une grande tournée de leur spectacle. Et le Juste Debout a fait son grand retour à Hambourg (Allemagne). Les jumeaux ont atteint les quarts de finale. Et annoncent un retour au pays en fin d’année pour une prestation.
Isabelle Chevalier

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